Vendredi 25 avril
De Hama à Palmyre
Trois cents kilomètres à travers le désert
Les collines vertes, couvertes de blé, ont laissé la place à un désert ocre et étouffant et on refait le monde entre rêveurs et voyageurs. La poussière s’envole. Palmyre apparaît, ses colonnades, ses tours « tombeaux» et ses dunes de rocaille, découpées au couteau, le désert derrière, au loin, là d’où vient le vent. Ce vent et ce sable qui tourbillonnent ensemble, comme deux vieux complices, qui se jouent des obstacles, pénètrent sous les lourdes voûtes, ressortent, plus forts, plus agressifs, comme pour nous cacher ce qu’eux seuls devraient être à contempler : le désert.
Samedi 26 avril
Palmyre
Un thé dans le désert, seule la surprise de l’inattendu me réchauffe.
L’inattendu, c’est ce thé partagé avec deux Syriens, en attendant que le soleil daigne se coucher.
Ils sont les gardiens de l’eau. Quarante sources coulaient, il y a vingt siècles, il n’en reste qu’une : l’eau, leur vie et celle du Proche-Orient. Les élégants blocs de pierre aux coeurs évidés voulus par Zénobie pour acheminer l’eau ont cédé la place aux pipelines. Le murmure de l’eau qui « court » a disparu, couvert par le vacarme assourdissant et strident de la pompe qui va chercher la vie à quatre centsmètres de profondeur.
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