Six heures du matin, impressions pakistanaises...
C’est la poussière qui revient partout, de Taftan à Quetta,
celle qui se dépose et s’agglomère avec la sueur, celle qui
essouffle, qui asphyxie, qui salit.
C’est la chaleur qui annihile toute volonté, qui dessèche et
fatigue le corps, omniprésente chaleur.
C’est le bruit, des bus, des rickshaws qui à toute heure de
la nuit et du jour sillonnent les rues, cherchant et scrutant
les gens, les interpellant de la voix et du regard. Ce sont
ses peuples, Pathans, Afghans, Béloutches, le regard fier,
des gueules de chevaliers du désert, des visages expressifs
qui retracent leurs vies, leurs transhumances, leurs souffrances
et leurs joies.
C’est l’accueil, le thé que l’on partage, le temps qui passe,
le trottoir qui vit, les rues qui s’agitent, les bazars qui bourdonnent.
Ruche, poussière, chaleur, bruit, gueules, accueils, ruche.
La pauvreté de ces ruelles n’a d’égal que l’enthousiasme de
ces enfants qu’un rien suffit à faire sourire.