Mardi 9 septembre
Bénarès
Rien ne change.
Le Gange baisse tous les jours, laissant apparaître les stupas
et les lingams. Des hindous dégagent les marches encore
couvertes d’un limon boueux. Des cendres se déposent,
aussitôt englouties par les tourbillons qui viennent mourir
et renaître.
C’est un endroit de prières, d’ablutions, de recueillement.
Le soir tombe. Les offrandes à la déesse Ganga se perdent
dans la nuit, emportant les espoirs des croyants, petites
lucioles scintillantes qui vacillent et tombent peu à peu
dans l’oubli.
Des couples se confessent.
Des prêtres officient et demandent des indulgences.
Les prières montent.
Shiva juge, Vishnu préserve.
Brahmâ crée.
Nandi, le véhicule du « Destructeur », veille sur la cité
sacrée.
Les lingams se fertilisent avec la sève du grand
fleuve.
Tout est béni. Le feu purificateur brûle sans discontinuer,
de jour comme de nuit, à travers les siècles.
Rien ne change.
|