Glossaire de la Syrie
Omeyyades ( dynastie des)
La dynastie des Omeyyades régna à Damas de 661 à 750 et à Cordoue de 756 à 1031. Elle fut fondée par Moawiyya, du clan quraychite, proclamé calife à Damas en 661 à la suite de sévères luttes de clans.
Chef des Omeyyades et gouverneur de la Syrie, Moawiyya veut venger le meurtre de son cousin Othman et refuse de reconnaître la validité de la succession accordée à Ali, cousin et gendre de Mahomet. Un conflit armé éclate à Siffin, sur l'Euphrate. Une trêve proposée par Moawiyya et acceptée par Ali permet au premier de conserver le contrôle de la Syrie. Progressivement, Mo’awiya affirme son autorité et, lorsque Ali est assassiné en 661 par un kharidjite, il s'empare du califat (661-680) et fait de Damas la capitale de la nouvelle dynastie.
Cet affrontement porte en germe la division de la communauté musulmane en trois grands ensembles: ceux qui se réclament d'Ali, revendiquant pour lui seul ou pour un de ses descendants le califat, sont à l'origine du chiisme (de chia, «parti» ); les partisans d'Ali qui refusent le principe de la trêve au nom des principes originels de l'islam font sécession et sont à l'origine du kharidjisme (les kharidjites sont «les sortants»); enfin, tous ceux qui soutiennent Moawiyya, ou qui se rallient progressivement à l'autorité du calife en place, sont à l'origine du sunnisme (de sunna, la tradition , que ces musulmans affirment respecter avant tout).
Saint Siméon, 390-459
En ces temps héroïques de la Chrétienté, des moines vivent dans des conditions d'ascèse extrême pour atteindre le ciel - et, par la même occasion, Dieu. Jeune de plusieurs jours, souffrances corporelles, ces ascètes suscitent l'admiration de leurs correlégionnaires qui cherchent par leur contact un moyen de se rapprocher du salut divin. Une situation assez étrange pour des gens qui, cherchant initialement l'isolement pour la méditation, se sont retrouvés adulés par les foules en extase. Saint Siméon, un ancien berger du nord de la Syrie, est le plus célèbre de ces ascètes. Il a vécu 36 ans sur une plate forme aménagée au sommet d'une colonne, elle même érigée sur une colline dans la région peu hospitalière du Massif Calcaire. C'est de l'usage de la colonne (stylos en grec) que vient l'appellation "stylite" qui accompagne le nom de Saint Siméon.
Muezzin
Le muezzin est le membre de la mosquée chargé de lancer l'appel à la prière (adhan), cinq fois par jour, souvent depuis le sommet d'un des minarets de ladite mosquée. Le muezzin est choisi pour sa voix et sa personnalité. Dans certaines mosquées, il se place tour à tour face à chaque point cardinal lorsqu'il appelle à la prière; pendant la prière, il se place parfois sur une plateforme particulière, appelée en turc müezzin mahfili, opposée au minbar et il répond aux sermons de l'imam.
Parmi les muezzins célèbres, Bilal, muezzin de Mahomet, occupe une place particulière. Quelques autres sont célèbres pour la qualité de leur voix.
Noria
La noria est un système d'irrigation qui a été inventé par les Arabes au V° siècle, et qui est toujours utilisé. La noria est une grande roue qui peut être construite en bois ou en fer et avoir des diamètres différents.
La noria tourne grâce au courant de l' "Acequia" (canal du bas de la noria) sur lequel elle se trouve. Elle permet de monter l'eau jusqu'à un autre canal qui se trouve en haut de celle-ci.
Ce système permet d'irriguer les jardins de toutes hauteurs sans gâcher ni l'eau ni une autre énergie.
Palmyre
Palmyre est une grande palmeraie à mi-chemin entre l'Oronte et l'Euphrate, passage obligé du désert syrien. Véritable oasis au milieu de la steppe, la Palmyrène est une vaste plaine fertile et riche en sources. C'est à d'ailleurs à une abondante source chaude et sulfureuse, qui sort du Djebel Muntâr, appelée Efqa, que l'oasis de Palmyre doit son existence. Le nom même de Tadmor ou Palmyre traduit en syriaque et en latin, l'abondance de palmiers qui constituent l'oasis de Palmyre.
En raison de sa position géographique avantageuse, Palmyre devint une importante étape pour les caravanes de chameaux et d'ânes qui transportaient des denrées de luxe (épices, perles, pierres précieuses, soie) depuis l'Inde, la Chine et l'Arabie vers les ports de Tyr et de Sidon sur la côte méditerranéenne. Les grandes routes commerciales qui partaient de Palmyre étaient les suivantes : d'abord celles de Doura-Europos, de Circésium, de Vologésias, de Suza, sur l'Euphrate, qui permettaient aux caravanes de remonter vers la Haute Mésopotamie et de communiquer avec les Indes par la Babylonie et le Golfe Persique ; puis la route Palmyre-Emèse-Antioche qui assurait les relations avec l'Asie Mineure et la Grèce ; enfin celle de Palmyre-Jérusalem-Pétra, prolongée sur la Mer Rouge et l'Egypte, qui permettait aux habitants de Palmyre d'entretenir d actives transactions avec les Nabatéens.
Comme pour Carthage, Pétra ou Alexandrie, la rivalité de Palmyre avec Rome causa sa perte mais la fit accéder en même temps au rang d'un mythe.
Zénobie , reine de palmyre. 266 – 272
Reine de Palmyre, peut-être responsable du meurtre de son époux le roi Odenath, et de leur fils aîné. Leur second fils, Wahballath étant trop jeune pour régner, Zénobie prend le pouvoir et se fait appeler « illustrissime reine ». Profitant de l’anarchie du monde romain, la reine pousse ses troupes en Anatolie jusqu’au Bosphore. À l’ouest, la puissance de Palmyre s’impose sur quelques ports méditerranéens ; elle s’étend au sud-ouest sur le delta égyptien. La reine prend le titre de Septimia Zenobia Augustia. Ce défi à Rome pousse l’empereur Aurélien à partir en campagne dès 270 pour réduire à néant l’empire de Palmyre. Chassées d’Égypte et de Syrie, battues à Émése et à Antioche, les armées de Zénobie capitulent à Palmyre en 272 ; prisonnière, la reine est emmenée à Rome. L’historien Trebellius Pollion décrit le cortège somptueux du triomphe d’Aurélien à Rome en 274, Zénobie « ployant sous la masse des ornements, chaînes au cou et aux membres ». Énergique, très belle et très cultivée, Zénobie connaissait l’égyptien, avait étudié les lettres grecques avec le philosophe Longin, disciple de Plotin, et comptait parmi ses amis l’évêque d’Antioche, Paul de Samosate. Elle aurait pu finir ses jours à Tivoli, comme une dame romaine dans ce luxe qu'elle aimait tant et où elle retrouvait ses habitudes de Palmyre. Mais elle se lassa vite de son inaction forcée et se laissa séduire entraîner dans un complot fomenté par quelques sénateurs. Mis au courant quelques heures avant que le crime ne soit perpétré, Aurélien ordonna aussitôt l'arrestation de tous ceux qui avaient voulu attenter à sa vie, qui furent immédiatement mis à mort. Quant à Zénobie, après avoir été laissée sans nourriture pendant plusieurs jours dans sa prison, elle fut étranglée par des esclaves. Son corps n'eut point de sépulture.
"Elle se disait descendue des anciens rois macédoniens qui régnèrent en Egypte : sa beauté égalait celle de Cléopâtre, et elle surpassait de bien loin cette princesse en valeur et en chasteté. (...) Zénobie était encore la plus belle des femmes. Elle avait le teint brun, les dents d'une blancheur éclatante, une voix forte et harmonieuse, et de grands yeux noirs, dont une douceur attrayante tempérait la vivacité. L'étude avait éclairé son esprit, et en avait augmenté l'énergie naturelle. Elle n'ignorait pas le latin; mais elle possédait au même degré de perfection le grec, le syriaque et la langue égyptienne." [E. Gibbon :Histoire du déclin et de la chute de l'empire romain]
Chouckrane : merci en arabe
royaume commagène
Province antique située au pied du Taurus, entre l'Euphrate et la Cilicie, la Commagène fut érigée en province de l'empire séleucide après le partage de l'empire d'Alexandre. En 162 av. J.-C., le gouverneur Ptolémée proclama l'indépendance de sa province. Au Ier siècle av. J.-C., Mithridate instaure une dynastie indigène qui durera jusqu'en 72 apr. J.-C. Rome annexa brièvement la Commagène, de l'an 17 à l'an 38, avant de lui restituer une semi-indépendance sous le règne de Caligula.
Antiochos et Fortuna royaume commagène
Au sommet du mont Nemrut-Dag (2150 mètres d'altitude), le souverain Antiochos Ier de Commagène (62-34 av. J.-C.) se fit construire son tombeau appelé le hierothéséion, c'est à dire "sépulture sacrée". Le lieu précis de la sépulture elle-même n'a pas été localisé. Antiochos Ier n'était qu'un roitelet vassal de Rome mais dans sa folie, il prétendait descendre à la fois d'Alexandre par sa mère Laodicée et de Darius par son père Mithridate Ier.
Une terrasse constituée d'un tumulus de galets de près de 50 mètres de haut sur 150 mètres de rayon fut aménagée au sommet. Chacune des trois esplanades (Ouest, Nord et Est) accueillait un temple. Sur la terrasse ouest, se dressaient cinq statues colossales (8 à 10 mètres de haut) de personnages, hommes et dieux, flanqués d'un lion et d'un faucon. Ces statues représentaient Apollon-Mitra-Hermès-Helios, la Commagène idéalisée sous les traits de la déesse Tyché, Zeus-Oromasdes (Ahura-Mazda), Antiochos et Héraclès. Seules les têtes des personnages ont résisté aux outrages du temps.
Ishak Pasa Sarayi
Palais d’Ishak Pasa, prince d’origine turque, où se mêlent les styles seldjoukide, arménien et géorgien