Dimanche 25 janvier
Retour à Tikal
L’âme de Tikal
Le jaguar me sourit. Il s’est détaché de la pénombre lorsque je ne l’attendais plus. La lumière l’embellit et le métamorphose. Il reste un instant à me contempler, joue avec la lumière sur ses taches de mousse, se livre enfin l’espace d’un instant. Il avance. Au-dessus de l’âme de Tikal, les nuages s’écartent en une auréole d’azur. Il avance vers moi, à pas feutrés, de toute sa grandeur et de sa félinité. Il ne rugit pas, ne me menace pas, c’est lui le maître, le gardien, l’âme de Tikal. Il me sourit encore.
Tikal est un jaguar. Le reverrai-je ?
Le jaguar de pierre, surplombant et perçant cette jungle, s’y enfonce à nouveau et disparaît.
La solitude n’est pas le fait des nomades,
Là-haut sur le Sayram,
dans le Bélouchistan ou au Tibet.
Les gens du voyage ne sont jamais seuls,
Sur la route des caravanes,
À travers désert et jungle,
Océans et montagnes.
La vie, l’amour, la beauté se manifestent sous tant d’apparences.
Les hommes et les femmes se rencontrent toujours,
et les enfants égaient et éclairent le chemin.
Je me souviens de cette vieille Tibétaine.
Je me souviens de l’enfant de Bilal,
Oeuvres divines, uniques, différentes.
Et mon coeur ne sera plus jamais seul.
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